Les banis du Karnataka

              Le Karnataka fut formé en 1973, à la suite d'une réorganisation administrative de l'ancien état princier de Mysore. Sa capitale est Bangalore, cinquième ville de l'Inde et pôle national de développement des technologies les plus avancées du pays. Mysore, cité historique et culturelle, reste la deuxième ville de l'état. Elle possède, comme Bangalore, une importante université avec une section musicale très active, de multiples associations de mélomanes, et une station locale d'All India Radio.
          L'état princier de Mysore fut, au cours des siècles passés, le lieu de guerres intenses, opposant les seigneurs musulmans, les maharajas hindous, et les armées britanniques et françaises. La dynastie hindoue des Wodeyars, vassale (comme les Nayaks de Tanjore) des empereurs de Vijayanagar, fut fondée en 1578 et survécue à la chute de cet empire. Malgré de nombreuses mises sous tutelle successives, et finalement après l'indépendance du pays la perte de ses privilèges et de ses ressources au profit du nouvel état indien, elle occupe toujours le trône aujourd'hui mais de manière purement symbolique.
            En dépit de cette situation politique difficile, la dynastie des Wodeyars a joué sur le plan culturel un rôle considérable au cours des deux derniers siècles. Tous ses princes furent de grands amateurs de musique, beaucoup d'entre eux la pratiquant avec assiduité. Les trois règnes ayant laissé la plus profonde empreinte sur l'histoire de cet art furent toutefois ceux de Mummadi Krishnaraja Wodeyar (Krishnaraja III, 1799 - 1868), Chamaraja Wodeyar IX (1868 - 1894) et Nalwadi Krishnaraja Wodeyar (Krishnaraja IV, 1895 - 1940). De très nombreux artistes furent à cette époque engagés à demeure à la cour, alors que d'autres musiciens de passage, invités à s'y produire, étaient richement rétribués.
            Profitant du brassage culturel dont ils étaient les témoins, ces monarques surent s'ouvrir à d'autres traditions en s'attachant des artistes hindousthanis ou occidentaux. Mysore devint ainsi au début du XXème siècle sous le règne de Krishnaraja IV la dernière grande cour princière de l'Inde du sud, siège d'une effervescence musicale extraordinaire, entretenant de multiples orchestres.
            La place de la vina dans la région de Mysore semble avoir été importante depuis très longtemps, comme en témoignent les sculptures des temples de Belur et Halebid ou des inscriptions retrouvées à Hampi dans les ruines de Vijayanagar. Plus proche de nous, parmi la pléthore de joueurs de vina des XVIII, XIX et XXème siècles dont les noms nous sont parvenus, deux grandes familles émergent plus particulièrement et sont à l'origine de ce qu'il est convenu d'appeler aujourd'hui l'école de Mysore. De ces deux lignées, celle des frères Kuppayya et Seshayya et celle de Ramakrishnayya, la première est la plus prestigieuse car ayant vu naître Vina Subbanna et Vina Seshanna, les deux maîtres historiques pour toujours attachés à l'évocation de cette école.

Tableau des Vainikas de MysoreLes principaux vainikas de l'école de Mysore

              Les nombreux noms figurant sur ce tableau ne sont que les plus connus, et une infime partie de l'ensemble des joueurs de vina de cette époque. D'autres familles remarquables ont existé, comme celles de Krishnappa, de Sambayya, de Shamanna, de Padmanabhiah ou de Rudrapatnam Rangappa dont R.S. Keshavamurthy et ses fils sont les descendants. Beaucoup des musiciens sortis de leurs rangs étaient aussi engagés au palais, ou servaient dans les temples de la région.

Veena Seshanna et Veena SubbanaVeena Seshanna et Veena Subbanna

            Malgré des origines familiales proches (ils étaient cousins au 3ème degré), une éducation musicale commune (élèves tous deux de Dodda Seshanna, le père adoptif de Vina Subbanna, et du chanteur / compositeur Mysore Sadasiva Rao), et de très nombreux concerts donnés ensemble, la vie, la personnalité et le style musical de Subbanna et Seshanna étaient profondément différents. Ils sont néanmoins tous deux à l'origine des différents courants qui ont constitué le style de Mysore. Tous ces courants sont marqués par un jeu assez détaché, souvent virtuose, utilisant modérément le tiré latéral des cordes, et laissant une grande place à l'improvisation,

La descendance (Bani) de Veena Subbanna et l'école de Rudrapatnam

            Ayant hérité d'une très grande fortune, Subbanna vécut une vie de luxe, pratiquant la musique en esthète sans avoir besoin d'y trouver sa subsistance. Confident et ami du maharaja, Subbanna était le chef des musiciens du palais (bakshi) et intermédiaire naturel entre les artistes et le prince. Sa situation matérielle avantageuse le dispensa des fréquentes tournées à travers l'Inde auxquelles Vina Seshanna s'astreignait, réservant ses concerts principalement aux visiteurs de Mysore. Elle lui aurait aussi permis de limiter le nombre de ses disciples à quelques rares privilégiés. Cet enseignement restreint serait une des causes de la relative occultation du style de jeu qu'il pratiquait par celui plus largement répandu de Seshanna.
         Un témoignage de l'époque faisait la distinction entre l'expressivité et l'inventivité de Subbanna, et la douceur et la technique de Seshanna. Subbanna utilisait beaucoup plus d'ornementations en technique de tiré, l'index et le majeur de la main gauche joints ensemble, alors que Seshanna employait très peu de gamakas et jouait en séparant les doigts. Subbanna était aussi un chanteur de talent, et nous pouvons donc supposer que son style était beaucoup plus "vocal" que celui de Seshanna.        
            Il n'y a malheureusement aucun enregistrement de Vina Subbanna. Les seuls renseignements dont nous disposons à son sujet sont des témoignages écrits, quelques compositions qu'il laissa derrière lui et la musique jouée par les rares musiciens se réclamant de son bani, principalement les cinq fils vainikas de son principal disciple, R.S. Keshavamurthy.

          Quelques noms de musiciens sont parfois cités comme élèves de Subbanna : le chanteur Chikka Rao, Belakavadi Srinivasa, Akkammanni Subbanna et le sculpteur P.S. Krishnamacharya. V. Srikanta Iyer et B. Devendrappa suivirent son enseignement et celui de Seshanna. Son principal disciple fut cependant Rudrapatna S. Keshavamurthy à qui il légua sa vina dans les derniers jours de sa vie, le reconnaissant ainsi comme l'héritier de sa tradition.
            R.S. Keshavamurthy (1903 - 1982) était issu lui-même d'une très ancienne lignée de joueurs de vina (son père et son grandpère étaient vainikas, et sa famille aurait comporté avant lui vingt-deux générations de musiciens !). Il restera dans l'histoire de la vina comme le premier musicien à avoir adapté les cordes sympathiques à cet instrument (gayatri vina à 24 cordes), innovation reprise par certains de ses fils. Il les utilisait principalement pour parsemer sa musique d'effets de harpe, comme le font souvent les instrumentistes hindousthanis au début de chaque morceau. Sa superbe technique instrumentale et la beauté de ses mélodies lui valurent néanmoins une grande notoriété. R.S. Keshavamurthy n'a pas enregistré de disques de son vivant. Il aurait joué pour All India Radio mais ses concerts ne semblent pas avoir été enregistrés. On peut visioner néanmoins sur youtube l'enregistrement filmé d'un kriti (Mokshamugalada de Tyagaraja, Raga Suramati) interprétée par lui et trois de ses fils, sans doute peu avant sa disparition.

Rudrapatna S. KeshavamurthyRudrapatna S. Keshavamurthy
            Keshavamurthy eut onze fils, cinq d'entre eux étant aussi devenus des vainikas professionnels. Leur style est assez marqué par une grande recherche de la virtuosité :
-  R.K. Srinivasamurthy (1935 ) : Il fut musicien "top grade" d'All India Radio, mais n'a pas enregistré de disque commerciaux à notre connaissance.
-  R.K. Suryanarayan (1937 – 2003) : Style flamboyant. Assez nombreux enregistrements commerciaux. Quelques vidéos sur youtube ainsi que des lessons de veena...
-  R.K. Raghavan
R.K. Prakash
-  R.K. Padmanabhan : Héritier de la Vina de Vina Seshanna. Vidéos sur youtube montrant sa virtuosité particulière dans les tanams

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R.K. Srinivasamurthy - Alapana - Kalyani Ragam
R.K. SuryanarayanRudrapatna K. Suryanarayan R.K. SrinivasamurthyRudrapatna K. Srinivasamurthy

Vina Seshanna et le bani de Mysore

                Seshanna est né à Mysore en 1852 dans une famille de joueurs de vina depuis de nombreuses générations. Son père Chikkaramappa était un vainika réputé, et avait le titre de bhakshi (musicien en chef) au palais de Mysore. Très jeune, à l'âge de dix ans, Seshanna fut remarqué par le prince en étant seul capable de reproduire et chanter un pallavi particulièrement complexe composé par un artiste de passage. Après le décès de son père, il poursuivit ses études de vina avec Dodda Seshanna, père de Vina Subbanna et maître intransigeant, et travailla le chant auprès de Mysore Sadasiva Rao.
            A 26 ans, il était reconnu comme un artiste exceptionnel et parcourait les grandes cours princières de l'Inde, Travancore, Pudukkottai, Ramnad, Gwalior, Baroda... où il recevait des cadeaux fastueux en gage de son talent. Il fut pendant près de cinquante ans l'un des musiciens les plus estimés de la cour de Mysore. C'est à ce titre qu'il joua au couronnement impérial du roi George V, et fut vivement apprécié de celui-ci. En plus de ses talents d'instrumentistes, Seshanna fut un compositeur de krtis, varnams, tillanas et svarajatis.

Veena SeshannaVeena Seshanna

            Les témoignages décrivant le style de Veena Seshanna insistent sur sa créativité, l'originalité de son discours et sa maîtrise rythmique. Les effets de contraste, la recherche de la qualité du timbre, l'utilisation de techniques nouvelles comme le jeu en doubles cordes ou en sons harmoniques, l'emploi très maîtrisé du tiré, l'ornementation en frappé, les grands glissés sont d'autres caractéristiques de son jeu.
            Vina Seshanna cultivait à l'évidence particulièrement l'improvisation, son genre favori étant le ragam, tanam, pallavi auquel il consacrait une très importante partie de ses concerts. La durée de ses récitals était longue, approchant souvent les quatre heures, et le nombre de pièces jouées ne dépassait pas trois ou quatre. Il connaissait néanmoins plusieurs centaines de compositions qu'il apprit principalement de Mysore Sadasiva Rao dont le guru, Walajapet Venkataramana Bhagavathar, fut l'un des disciples de Tyagaraja.
            Seshanna était non seulement l'un des plus grands joueurs de vina de son temps, mais pouvait aussi donner des concerts de violon, de Jaltarang, ou même de piano. Son intérêt pour la musique européenne est souvent relaté et l'influence de cette tradition étrangère sur son art assez perceptible. L'emploi fréquent d'accords arpégés sur sa vina aurait été aussi grandement inspiré par sa connaissance du piano. Les mouvements mélodiques disjoints (datu svaras), qu'il fut le premier à introduire à grande échelle dans la musique carnatique, ont sans doute la même origine. L'un des points les plus marquants de son art étant l'originalité de sa musique et sa capacité à inventer de nouvelles phrases ou de nouvelles techniques, les autres traditions musicales étaient une source d'inspiration que cet esprit ouvert ne pouvait négliger.
         Sur un plan plus technique, Vina Seshanna était connu pour la relative sobriété de son ornementation des notes en oscillation par déflexion de la corde. La séparation des doigts de la main gauche, nécessaire pour jouer simultanément sur plusieurs cordes, était une pratique constante. Le dernier point, mentionné par la plupart des témoignages ayant trait à sa musique, concerne la qualité du son qu'il tirait de son instrument, et la douceur et la précision de ses pincements. Il était arrivé à éliminer tous les bruits parasites, les frottements sur les frettes, les frappes trop sonores de la corde sur le chevalet, les attaques bruyantes. Cette qualité d'attaque, enseignée à son tour par Venkatagiriappa, reste aujourd'hui encore l'un des points les plus distinctifs du bani de Mysore.

            Cinq disques 78 tours furent gravés par Seshanna dans les dernières années de sa vie. Ces documents ne rendent que fort peu justice à son talent : de trop brèves durées, ils s'accordent mal à son style privilégiant les longues improvisations ; enregistrés par la seule énergie acoustique de l'instrument sans aucun recours à une amplification électrique, il dénaturent son jeu dont une des caractéristiques principales était justement la douceur des attaques. En écoutant ces documents, il faut garder constamment à l'esprit l'énorme dégradation qui advint entre le jeu brillant et délicat qui fit la gloire de ce musicien et ces quelques sons voilés dans un bruit parasite.

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Veena Seshanna - Alapana - Kalyani Ragam

            Le  bani de Mysore, au sens où on l'entend aujourd'hui, est constitué de la descendance musicale de Vina Seshanna, principalement par l'intermédiaire de son meilleur disciple, Venkatagiriappa, dont furent élèves tous les artistes les plus renommés de ce courant. Si Seshanna fut son créateur, Venkatagiriappa permit, par un important travail de pédagogue, sa diffusion et sa - relative – popularité actuelle.
          Venkatagiriappa est né en 1887 à Mysore, issu de la seconde grande famille de vainikas de cette ville, celle des descendants de Ramakrishnayya. Il apprit la vina d'abord avec son oncle Chikka Subba Rao, puis avec Vina Seshanna dont il adopta le style avec perfection. Nommé musicien du palais à l'âge de 25 ans, puis chef de l'orchestre Indien, il fut alors chargé par le maharaja de transcrire et d'harmoniser de nombreuses pièces carnatiques pour cet ensemble. Il appréciait les musiques occidentale et hindousthanie, et connaissait la notation sur portée. Il fut aussi un compositeur prolifique de varnams et de kritis, et s'est aventuré dans le domaine très rarement exploré de la composition purement instrumentale avec des morceaux dénommés "nagmas".
          Malgré ses nombreuses diffusions sur All India Radio, ses concerts donnés à travers tout le pays et ses participations à d'importantes manifestations et conférences sur la musique, il n'existe à ma connaissance aucun enregistrement disponible de Venkatagiriappa. Une dizaine de minutes de sa musique auraient été recueillies par un européen dans les années 1930 mais je n'ai pu retrouver la trace de ce document. Décédé en 1951, la seule survivance de cet artiste considéré comme le maître d'oeuvre du bani de Mysore est entre les mains de ses très nombreux élèves et de leurs successeurs qui perpétuent cette tradition. Les plus connus d'entre eux sont Mysore V. Doreswamy Iyengar, R.N. Doreswamy, M.J. Srinivasa Iyengar, ou C. Krishnamurthy.

          De ces vainikas se réclamant du bani de Mysore, Mysore V. Doreswamy Iyengar est sans doute le plus connu, et le seul ayant eu largement accès à l'enregistrement commercial. Né en 1920, son père, M.J. Venkatesa Iyengar, était un joueur de vina confirmé, ancien disciple de Chikka Subba Rao et de Venkatagiriappa, mais aussi un flûtiste renommé, membre de l'orchestre des artistes du palais de Mysore. Montrant un intérêt précoce pour la vina, Doreswamy fut d'abord initié à cet instrument par Venkatesa, qui le confia très vite, dès l'âge de sept ans, à son maître et ami Venkatagiriappa. Après quelques années d'études, son guru le présenta, avec deux autres de ses élèves, pour une audition devant le maharaja (Krishnaraja Wodeyar IV). Il fut remarqué par le prince et quelques mois plus tard, âgé d'à peine douze ans, il intégrait l'orchestre du palais en tant que "jeune artiste". Plongé dans l'atmosphère musicale exceptionnelle de la cour, il eut le loisir de rencontrer et d'écouter les plus grands maîtres de la musique carnatique de l'époque, qui contribuèrent, chacun à sa manière, à faire mûrir peu à peu sa personnalité de musicien.

Mysore V. Doreswamy IyengarMysore V. Doreswamy Iyengar

              Doreswamy Iyengar passa de nombreuses années dans l'orchestre du palais de Mysore, et acquit une célébrité qui s'étendit par-delà les frontières de cet état. En 1952 il fut le premier joueur de vina à donner un concert sur le programme national d'All India Radio, tout nouvellement créé. Trois années plus tard il acceptait, après de longues hésitations, la charge de producteur de musique sur la grande station d'A.I.R. de Bangalore. Il conserva ce poste durant vingt-cinq ans pendant lesquels il fut à l'origine de nombreuses émissions de référence. Son travail à la radio ne l'empêcha pas de poursuivre sa carrière d'instrumentiste, et il entreprit durant toutes ces années de nombreuses tournées dans toute l'Inde, ainsi qu'à l'étranger, en Europe et en Amérique du Nord.
            Comme tous les artistes engagés à la cour de Mysore, Doreswamy Iyengar fut initié aux musiques hindousthanie et occidentale, et leur conserva par la suite un intérêt certain, mais il ne laissa jamais ces traditions étrangères altérer la sienne. Doreswamy Iyengar a toujours su respecter un équilibre harmonieux entre la nature mélodique et vocale de la musique carnatique, et une utilisation judicieuse et maîtrisée de techniques typiquement instrumentales, en se gardant des excès observables chez un certain nombre de musiciens de l'école de Mysore. Il ne se complaîsait jamais dans les effets faciles qui avaient à son avis beaucoup nui à la réputation de son bani. De la même manière, il se refusait à considérer son instrument comme un simple ersatz de la voix humaine, et s'attachait à développer la technique appropriée à chaque forme musicale, avec une préoccupation esthétique constante.
         

            Mysore V. Doreswamy Iyengar était bien entendu titulaire du plus haut grade (Top Grade) dans la hiérarchie d'All India Radio. Il existe quelques enregistrements commerciaux de sa musique (un disque 78 tours dont nous présentons un bref extrait ici, un disque 33 tours, et quelques cassettes audio), gravés tout au long d'une période répartie sur une quarantaine d'années. D'assez nombreux C.D. de ses concerts ont été aussi commercialisés depuis sa disparition. Considéré comme le porte drapeau de toute l'école de Mysore, il existe à son sujet un grand nombre d'articles de journaux et de revues, des mentions dans des ouvrages musicologiques ou des thèses universitaires. Il n'a eu que peu de disciples, les deux principaux étant son fils D. Balakrishnan, qui figure sur nombre de ses enregistrements, et Mysore C. Krishnamurthy, disparu en 1992. Une vidéo d'un tillana dans le raga Behag joué par C. Krishnamurthy peut être actuellement visionée sur youtube. D'assez nombreuses videos de D. Balakrishnan sont également disponibles, ainsi que des enregistrements commerciaux.

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M. Doreswamy Iyengar - Alapana - Khamas Ragam